La plus grande collection d'œuvres de Camille Claudel


Ouvert en 2017, le musée Camille Claudel présente la plus grande collection publique d'œuvres de Camille Claudel, dans la ville qui a vu naître son talent : Nogent-sur-Seine.


Présentation du musée © Studio OG

 

Salle 11 : Une vocation précoce

Le sculpteur Alfred Boucher a découvert le talent de la jeune Camille Claudel à Nogent-sur-Seine vers 1878 et lui a donné ses premières leçons de sculpture. Il a encouragé ses parents à s’installer à Paris pour qu’elle puisse suivre une formation artistique professionnelle. L’École des beaux-arts étant encore interdite aux femmes, Camille Claudel s’est inscrite à l’Académie Colarossi. En parallèle, elle a loué un atelier où Alfred Boucher lui rendait visite pour suivre son travail. En 1882, il est parti à Florence, suite à l’obtention du prix du Salon, et a confié sa jeune élève à un confrère et ami, Auguste Rodin. Frappé par son talent précoce, ce dernier lui a proposé de rejoindre son atelier en tant qu’assistante. Une période de formation intense a alors commencé, pour assimiler les concepts du maître comme la théorie des profils, la science du modelé et la traduction de l’expression. Elle y est rapidement parvenue comme le démontre Femme accroupie où elle exprime déjà sa singularité.

Œuvres exposées dans cette salle : 

  • La Vieille Hélène, vers 1881-1882, terre cuite, 1885, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Tête de jeune fille au chignon ou Tête de rieuse, vers 1886, terre cuite, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Tête d’esclave, vers 1887, terre crue, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Homme aux bras croisés, 1885, terre cuite, achat avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est, de la Région Grand Est, de l'association des Amis du musée Camille Claudel et du mécénat d'entreprises, 2017.
  • Tête d’enfant ou Étude pour un Bourgeois de Calais, 1887, bronze, fonte E. Blot nº1, 1907, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Étude de main gauche, vers 1889, bronze, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Femme accroupie, vers 1884-1885, plâtre patiné, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • L’Homme penché, vers 1886, bronze, fonte Delval, EA I/IV, après 1984, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Jeune Fille à la gerbe, vers 1886, bronze, fonte Coubertin nº3/8, 1983, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • L’Abandon, vers 1886, bronze, fonte E. Blot, petit modèle, nº2, 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.

Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati

 

Salle 12  : Camille Claudel portraitiste  

Camille Claudel s’est exercée tôt à l’art du portrait en faisant poser les membres de sa famille. Son frère cadet, Paul, a été son premier modèle et celui qu’elle a le plus souvent représenté. Durant ses années de formation, elle s’est inspirée d’œuvres qu’elle étudiait, comme celles de la Renaissance italienne au musée du Louvre dont elle a repris les codes pour le Jeune Romain. Camille Claudel a réalisé une vingtaine de portraits dont seulement quatre commandes. Cet art ne constituait pas pour elle une source de revenu, contrairement à la plupart des artistes. Elle faisait preuve d’une grande originalité dans la manière de représenter le modèle et elle mêlait savamment portraits physique et psychologique, là où la plupart de ses contemporains faisaient des portraits plus idéalisés, voire standardisés. Pour ce faire, elle forçait les proportions pour gagner en expressivité et n’hésitait pas à imprimer un mouvement au modèle, qui lui donne de l’importance dans l’espace.

Œuvres exposées dans cette salle : 

  • Jeune Romain ou Mon frère ou Paul Claudel à seize ans, vers 1884, plâtre patiné, dépôt du Département de l’Aube.
  • Paul Claudel à trente-sept ans, 1905, bronze, fonte P. Converset, 1912-1913, achat aux descendants du modèle avec le soutien de l’État (Fonds national du patrimoine), 2016.
  • Buste de femme âgée ou Portrait de Madame Claudel, vers 1883, plâtre, dépôt d’une collection particulière.
  • Ferdinand de Massary, 1888, bronze, fonte Thiébaut frères, Fumière et Gavignot successeurs, 1898, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Léon Lhermitte, 1889, bronze, fonte A. Gruet aîné, achat aux descendants du modèle avec la participation du Fonds régional d’acquisition pour les musées Champagne-Ardenne, 2010.
  • La Petite Châtelaine, vers 1892-1893, plâtre patiné, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Auguste Rodin, 1888-1889, bronze, fonte F. Rudier, 1897-1898, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Jeune Femme aux yeux clos, vers 1885, bronze, fonte Delval, épreuve unique, 1987, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Giganti, vers 1885, bronze, fonte vraisemblable Gruet, avant 1892, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Aurore, vers 1900, chef-modèle en bronze, fonte E. Blot, 1908, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Aurore, vers 1900, bronze à patine verte, Fonte E. Blot nº1, 1908, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.

Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati
Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati
Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati

 

Salle 13 : Autour de La Valse

La Valse est une œuvre emblématique de Camille Claudel qui a connu plusieurs variantes. Dans la première version, un grand format, les danseurs étaient entièrement nus. En 1892, l’artiste a sollicité la commande d’une traduction en marbre. Armand Dayot, l’inspecteur chargé d’examiner le groupe pour le ministère, a été impressionné par sa qualité, mais, pour des raisons esthétiques et morales, il a demandé à la sculptrice d’habiller ses figures. Camille Claudel a alors exécuté une deuxième version avec une draperie s’enroulant depuis les pieds des danseurs jusqu’au-dessus de leurs têtes. Malgré l’avis favorable d’Armand Dayot, la commande du marbre n’a jamais abouti et il ne subsiste de cette étape qu’un exemplaire en bronze. Les variantes présentées ici sont plus tardives. Il s’agit d’une troisième version, de plus petites dimensions et au drapé simplifié. Ces éditions ont été produites pour le commerce et chaque tirage diffère légèrement dans les matériaux choisis et l’assemblage des danseurs.

Œuvres exposées dans cette salle : 

  • La Valse, 1889-1893, plâtre patiné et retouché par l’artiste avant 1896, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • La Valse, 1889-1893, plâtre signé, titré, patiné et retouché par l’artiste avant 1896, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • La Valse, 1889-1893, édition en grès flammé Émile Muller, n°14, 1895, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • La Valse, 1889-1893, bronze, fonte E. Blot, grand modèle, n°5, 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • La Fortune, vers 1900, bronze, fonte E. Blot, n°12, 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • La Sirène ou La Joueuse de flûte, vers 1905, bronze, fonte E. Blot nº3, vers 1905, achat à ReineMarie Paris de La Chapelle, 2008.
  • L’Implorante ou Imploration, vers 1894, bronze, fonte E. Blot, grand modèle, n°5, 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.

Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati

 

Salle 14 : Autour de L'Âge mûr 

Cette œuvre a été conçue par Claudel au moment où elle se séparait de Rodin et on peut y voir un écho de sa vie intime. Bien qu’elles ne soient pas des portraits, les trois figures du groupe semblent ainsi évoquer Auguste Rodin s’éloignant de la jeune Camille Claudel pour rejoindre sa compagne plus âgée Rose Beuret. Cependant, la sculptrice a dépassé l’évocation de son histoire personnelle pour élaborer une œuvre universelle incarnant la condition humaine soumise au passage du temps, qui nous conduit inexorablement vers la mort. La vieille femme entraîne L’Âge mûr dans un mouvement irrépressible traduit par la composition oblique, la draperie à l’arrière et la base s’élevant en degrés successifs pour s’achever dans une forme de vague. La force de l’évocation se concentre dans le vide qui sépare les mains de la Jeunesse de celles de son ancien amant.

Œuvres exposées dans cette salle : 

  • L’Âge mûr, vers 1890, bronze, fonte E. Blot, réduction au tiers du modèle original, n°3, 1907, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • L’Implorante ou Le Dieu envolé, vers 1895, plâtre patiné, achat avec l’aide de l’État (Fonds national du patrimoine), de la Région Grand Est (Fonds régional d’acquisition pour les musées), du Département de l’Aube, des Amis du musée Camille Claudel et de Jean-Eudes Maccagno, 2021.
  • Vieil aveugle chantant, vers 1894, plâtre, achat avec l’aide de la Direction régionale des Affaires culturelles et de la Région Grand-Est (Fonds régional d’acquisition pour les musées), de la Centrale EDF de Nogent-sur-Seine, de la société Gaget, du cabinet Lenoir et associés architectes, du cabinet Prieur et associés, de l’agence ANAU, de la société Roussey et de l’association des Amis du musée Camille Claudel, 2017.
  • Tête de vieillard, étude pour L’Âge mûr, vers 1890, bronze, fonte E. Blot, nº1, 1905, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Torse de Clotho chauve, vers 1893, bronze, fonte Valsuani, nº3/8, après 1990, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008. 

Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati
Vue d'exposition
Vue d'exposition © Marco Illuminati

 

Salle 15 : Des Croquis d'après nature à Persée et la Gorgone

Dans les années 1890, exaspérée par les critiques qui rapprochaient sans cesse son travail de celui d’Auguste Rodin, Camille Claudel a recherché une esthétique résolument personnelle et moderne. Les Croquis d’après nature sont l’aboutissement de ses réflexions. Ces œuvres de petites dimensions représentent des scènes observées dans le quotidien. Ainsi, pour Les Causeuses, elle se serait inspirée d’un groupe de femmes dans un compartiment de train. Elle travaillait de mémoire et sans modèle, selon une méthode inhabituelle pour l’époque. Elle portait une attention particulière à la justesse et à l’expressivité de chaque personnage pour dépasser la dimension anecdotique au profit de l’universel. L’impression d’instantanéité, de mouvement et de vie qui se dégage de ces scènes est frappante. Malgré l’abondance des Croquis d’après nature mentionnés par les sources de l’époque, très peu nous sont parvenus. Certains ont probablement été détruits par l’artiste dans des moments de détresse.

Œuvres exposées dans cette salle : 

  • Chienne rongeant un os ou Chienne affamée, vers 1893, bronze, fonte A. Rudier, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Les Bavardes ou Les Causeuses, vers 1893, plâtre (avec paravent), achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Les Bavardes ou Les Causeuses, vers 1893, bronze, paravent en marbre ou albâtre teinté, fonte E. Blot, nº1, 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Rêve au coin du feu, vers 1899, bronze et marbre, fonte E. Blot, vers 1905, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Profonde pensée, vers 1898, bronze et marbre, fonte E. Blot no6, vers 1905, achat à Philippe Cressent, 2008.
  • Profonde pensée, vers 1898, bronze, 1898, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Étude pour la tête d’Hamadryade, vers 1895, plâtre patiné, achat à Reine-Marie Paris de La Chapelle, 2008.
  • Étude pour la tête d’Hamadryade, vers 1895, bronze, fonte E. Blot, 1908, achat avec le soutien du Fonds régional d’acquisition pour les musées Champagne-Ardenne, 2006.
  • Persée et la Gorgone, vers 1897, marbre, pratique réalisée par François Pompon, 1902, commande de la comtesse Arthur de Maigret pour son hôtel de la rue de Téhéran, Paris XVIIe, achat avec le soutien de l’État (Fonds national du patrimoine), et l’apport de mécénat d’entreprises, 2009.