Emmanuelle et Véronique Pépin


Le musée Camille Claudel accueille en 2018 les artistes Emmanuelle et Véronique Pépin en résidence de recherche et création. Durant deux mois, elles vont arpenter le musée et ses collections afin de proposer un travail original qui associe la création contemporaine à l’histoire de l’art des XIXe et XXe siècles. Pendant la résidence, des rencontres avec le public invitent à voir les collections autrement.


« En tant qu’artiste invitée au musée Camille Claudel, très touchée par la femme, l’artiste, l’hommage qui lui est rendu dans ce musée, je ne souhaite pas « narrer » au travers de la danse l’histoire de Camille Claudel, ni « raconter » ses œuvres mais laisser émerger l’essence de l’ensemble, en laisser jaillir le geste radical. Et partager cette expérience avec ma sœur, Véronique Pépin, pour mettre en lumière, sous forme de vêtements-sculptures, la relation avec la matière, ici la cire. Nous écouterons ce lieu pendant deux mois. Nous nous laisserons toucher par lui. Chaque jour, chaque nuit, seront un espace pour créer, danser, écrire, composer, inventer, rassembler, partager.» E.P.

Emmanuelle Pépin, artiste-performeuse et chorégraphe, fait partie de la compagnie 7pépinière qui accorde une grande place à l’improvisation, la perception et la pédagogie

Véronique Pépin, artiste plasticienne et poétesse, développe une recherche singulière qui tend à traduire et à moduler l’univers olfactif.

 

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Les œuvres incontournables de Camille Claudel


Cliquez sur les œuvres pour en savoir plus

La vieille Hélène, vers 1881-1882

Jeune Romain ou Mon Frère, 1882-1883

Femme accroupie, vers 1884-1885

Auguste Rodin, vers 1884-1885

L'Abandon, vers 1886

La Valse, 1889

Les Causeuses, 1893

Persée et la Gorgone, vers 1897

L'Âge mûr, 1899

L'Implorante, 1899

L'Aurore, vers 1900-1908

La Fortune, 1902-1905

La Sirène ou La Joueuse de flûte, vers 1905

Concours scolaire

Imaginez un projet artistique pour le parvis du musée Camille Claudel

Concours scolaire

Vaisselle de La Villeneuve-au-Châtelot

Vaisselle de La Villeneuve-au-Châtelot

Vaisselle de La Villeneuve-au-Châtelot

entre 0 et 200 Origine : fouille programmée du Groupe Archéologique du Nogentais vers 1963-1976 N° d'inventaire : 2013.0.13.4 Copyright :

Cette marmite tripode et cette louche proviennent du site de La Poterie à La Villeneuve-au-Châtelot, dans le département de l'Aube. Les fouilles qui y ont été menées de 1936 à 1984 avec des interruptions ont permis de dégager 18 fours et de mettre en évidence la présence d’un grand ensemble d'ateliers de potiers gallo-romains, qui s'étendait sur près d'un hectare.  

La situation géographique de cet établissement artisanal et commercial lui permettait d’être à la fois proche des matières premières (argile, bois et eau) et des voies de communication (fluviale via la Seine et terrestre grâce à la présence d'une voie romaine).  

La production de la Villeneuve-au-Châtelot qui s’étend du Ier au IIe siècle est caractérisée par une argile qui devient, une fois cuite, plus ou moins bleutée avec des craquelures. Il s'agit d'une production de céramiques communes, destinées à un usage quotidien. Le grand nombre de ratés de cuisson trouvés dans des fosses de ce site indique une production relativement importante. Ces ateliers écoulaient leur production en amont et en aval de la Seine, de nombreux exemplaires ayant été trouvés par exemple dans les fouilles de la halle de Troyes.  

Racloir double

Racloir double

Racloir double

entre 300 000 et 40 000 A.P. Origine : Découverte fortuite en 1936 N° d'inventaire : 2013.0.8.1 Copyright :

Ce racloir double a été trouvé en 1936 à Courceroy. Cette découverte a été relayée par Raymond Tomasson, éminent archéologue aubois, qui a contribué à la notoriété de cet objet auprès des préhistoriens. Ses dimensions exceptionnelles en font un exemplaire remarquable.

Cet outil en silex de fabrication probablement locale présente une taille bifaciale. Il témoigne de la maîtrise d’une chaîne opératoire complexe par son créateur. Il est rattaché à l’industrie lithique du Moustérien de type Quina, il aurait donc été fabriqué par un individu appartenant à l'espèce de Néandertal.

Les traces d'utilisation observées sur ses bords ont été interprétées comme des traces de découpe de viande ou de raclage de peaux, d'où l'appellation de racloir double. Cette activité était en effet indispensable au cours du Paléolithique moyen pour assurer la survie des populations de chasseurs cueilleurs qui traversaient ponctuellement nos contrées.

 

Vase néolithique

Vase néolithique

Vase néolithique

entre -3500 et -3000 H. 230mm Origine : ouille programmée du Groupe Archéologique du Nogentais vers 1973 N° d'inventaire : Copyright : Robert Moleda

Ce pot a été trouvé sur le site des Grèves de Frécul à Barbuise. Il s’agit d'un site d'habitat dont le mobilier a été attribué à la culture du Cerny.

Les vases hémisphériques de ce type sont caractéristiques de l‘Est du Bassin parisien. De teinte brun-jaune, ce pot est décoré de multiples impressions verticales sur deux registres. Le décor a été réalisé à main levée, à l’aide d'un outil sur l’argile encore humide avant la cuisson. Les anses horizontales servaient à le suspendre au moyen de cordes dans les habitations ou au-dessus du feu.

Emblématique du Néolithique, la céramique représente une innovation technique et symbolique majeure liée à la sédentarisation. Les vases étaient produits spécifiquement par les populations pour leurs besoins personnels de stockage et de cuisson des aliments. Cet exemplaire est l'un des plus anciens témoignages de la production de céramique dans le Nogentais.

 

Fibule en bronze

Fibule en bronze

Fibule en bronze

entre -1400 et -1200 Origine : ouille programmée du Groupe Archéologique du Nogentais vers 1993/1994 N° d'inventaire : 2013.0.23.22.3 Copyright : Robert Moleda

Cette fibule à arc foliacé (en forme de feuille) provient d'une tombe datée de l'âge du Bronze final mise au jour sur le site du Bois Pot-de-Vin à La Saulsotte. Cette tombe fait partie d'un ensemble funéraire remarquable, celui de Barbuise-La Saulsotte. Ce site, identifié depuis 1875, a connu de nombreuses découvertes fortuites et des fouilles sporadiques. Par la suite, dans les années 1990, le Groupe archéologique du Nogentais y a mené des fouilles extensives bien documentées, qui ont permis de mettre en évidence des pratiques funéraires particulièrement complexes probablement centrées autour d’un culte des ancêtres. Le mobilier funéraire accompagnant les défunts était choisi avec soin, les parures en particulier témoignent de la hiérarchisation de cette société. Les fibules à arc foliacé étaient encore rares dans la région à la fin de l'Âge du Bronze. Le décor finement incisé de triangles hachurés et la facture soignée de cet objet sont à souligner. La présence de trois fibules de ce type dans une même tombe, associées à un ornement de chevelure en or, indique probablement le rang du défunt. L’analyse des ossements a révélé qu'il s'agissait d'un jeune homme.

 

Collier de cardillés

Collier de cardillés Collier de cardillés

Collier de cardillés

entre -4500 et -4000 Origine : fouille programmée du Groupe Archéologique du Nogentais vers 1996 N° d'inventaire : 2013.0.24.10 Copyright : Robert Moleda

Cette parure imposante a été trouvée sur le site du Bois Baudin à La Saulsotte. Elle provient de la tombe d’un individu qui y a été inhumé il y a 6000 ans, au tout début du Néolithique.

Il appartenait à la culture du Rubané, commune à une grande partie de l’Europe centrale. Les pratiques funéraires de ce groupe étaient caractérisées par des inhumations en position fœtale, avec un apport de pigment ocre sur les défunts. Dans certains cas, des éléments de parures marquant le statut du défunt étaient aussi ensevelis dans la tombe.

Ce pectoral est composé de 174 petites perles rectangulaires, taillées dans des coquillages de la famille des cardiidae, que l'on trouve dans l’océan Atlantique. Cela implique que les habitants du Nogentais avaient déjà des contacts de longue distance depuis la préhistoire.

Les sillons marqués sur les perles ont laissé la trace des liens qui tenaient ce pectoral en place. Ils permettent de savoir que celui-ci a été porté pendant longtemps par son possesseur.

L'étude des restes humains a révélé qu'il s'agissait probablement d'un homme adulte mature. D’autres parures en coquillage ont été trouvées dans le Nogentais mais aucune n’égale celle-ci en nombre de rangées de perles.

 

Tasse contenant de l'ocre

Tasse contenant de l'ocre

Tasse contenant de l'ocre

entre -1400 et -850 Origine : fouille programmée du Groupe Archéologique du Nogentais en : 1968-1976 N° d'inventaire : 2013.0.16.2.4 Copyright : Erika Cano Ferrer

Cette tasse, contenant un pigment ocre, date de la fin de l’Âge du Bronze. Elle a été trouvée sur le site des Grèves de la Villeneuve à Barbuise. Ce site est composé de plus d’une cinquantaine d’enclos circulaires ou allongés, repérés grâce à l’archéologie aérienne.

Cet objet, d’apparence commune, a été utilisé dans le cadre d’un rituel qui consistait à briser volontairement ou lancer au fond de fossés différents objets en terre cuite comme des tasses et des bols contenant de l’ocre, de larges coupes tronconiques ou des éléments en forme de disques et cornes que les chercheurs ont interprété comme des représentations du soleil et de la lune.

Le pigment ocre est un matériau fréquemment associé à des pratiques rituelles depuis la préhistoire. Il s’agit d’une forme d’argile séchée, facile à trouver dans la nature. Tous ces indices portent à croire que le site des Grèves de la Villeneuve ait été le lieu privilégié de pratiques cultuelles complexes.

L’hypothèse de rites de fondation lors de la construction des structures est avancée pour le mobilier mis au jour dans les fossés. Très peu de vestiges ayant été retrouvés en surface, le sens des rites pratiqués sur ce site nous échappe très largement.

 

Dent de mammouth

Dent de mammouth

Dent de mammouth

entre 300 000 et 130 000 A.P. Origine : découverte fortuite N° d'inventaire : 2013.0.33.92 Copyright :

Animal emblématique de la préhistoire, le mammouth a laissé quelques traces de son passage dans le Nogentais. Cette dent a été trouvée dans les années 1970 à proximité d'un fragment de défense dans la commune de La Motte-Tilly. Ces deux vestiges gisaient dans une couche géologique qui daterait de l'avant-dernière glaciation (période de Riss) et se trouvent actuellement dans les réserves du musée.

Les mammouths ont survécu à la période interglaciaire et perduré tout au long de la glaciation suivante, jusqu'à la fin du Paléolithique. Puis une nouvelle ère a commencé : l'Holocène, qui est une période interglaciaire caractérisée par de fortes variations climatiques. Ce changement d’ère est marqué par l’extinction de la mégafaune (mammouths et rhinocéros laineux, lions et ours des cavernes).

Au cours du Néolithique, les populations humaines sont devenues plus nombreuses, favorisées par le réchauffement climatique. La sédentarisation et le développement de l’agriculture réduisent l'habitat naturel des grands herbivores. Ces différents facteurs ont contribué à l'extinction progressive de ces animaux majestueux.