Femme accroupie

CLAUDEL Camille
Femme accroupie Femme accroupie Femme accroupie

Femme accroupie

CLAUDEL Camille (1864-1943)
vers 1884-1885 Plâtre patiné H. 37,5 cm • L. 37,5 cm • Pr. 24,5 cm Origine : Achat à Reine-Marie Paris en 2008 N° d'inventaire : 2010.1.2 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Femme accroupie est réalisée vers 1884-1885 par Camille Claudel, âgée d’une vingtaine d’années. L’œuvre en plâtre est patinée d’une couleur chair aux reflets nuancés de verts bleutés. Elle représente une femme tout en chair, accroupie et recroquevillée sur elle-même. Le chignon tressé, savamment entrelacé, peut absorber un moment l’attention de l’observateur et susciter son admiration.

Adultes et enfants cherchent spontanément à voir le visage caché dans ses bras, perceptible d’un seul point de vue. Avant même de décrire l’œuvre, ils prêtent à cette femme des sentiments comme la tristesse, la peur, la honte. D’après eux, cette femme se cacherait pour se protéger.

Des enfants ingénus tentent de prendre la pose. Ils se mettent accroupis et se cachent. Mais la posture n’est pas si aisée. Les deux mains sont jointes au-dessus de la tête. Les bras parallèles enferment le visage. Observer ce dos arrondi, avec cette colonne vertébrale saillante permet d’en comprendre toute la complexité. Le personnage est penché, en torsion. La pose est en réalité très difficile à imiter, d’autant plus que les pieds reposent complètement sur la fine terrasse de la sculpture. Une autre tentative, plus proche de la posture de la Femme accroupie, crée des déséquilibres. La chute est proche. Camille Claudel aime incontestablement éprouver l’équilibre de ses personnages.

La torsion et le déséquilibre dépassent la simple prouesse technique et semblent témoigner d’une douleur intérieure extrême. En 1898, Mathias Morhardt, critique d’art, transcrit dans un texte toute l’émotion exprimée dans l’œuvre : « Cette étude est un admirable morceau de nu. Les bras, le dos, le ventre sont d’une souplesse où la vie frémit ».